Crises et catastrophes

DOMAINES. Séisme, guerre, épidémie… C’est souvent aux crises et catastrophes que l’on pense lorsqu’on parle de solidarité. Qu’appelle-t-on une crise ? Y a-t’il différents types de crises ? Comment y répondre dans un contexte d’urgence ?

Contexte 

En solidarité, de quoi parle-t-on quand on mentionne une crise ou une catastrophe ?

Une crise humanitaire est une situation dans laquelle la vie d’un grand nombre de personnes est menacée. La mise en œuvre de moyens est nécessaire pour éviter une catastrophe ou au moins en limiter les conséquences.

On identifie différents types de crises :

  • Les catastrophes naturelles, provoquées par la nature : la terre (séisme, éruptions volcaniques), le climat (la sécheresse, les inondations), la météo (ouragans, cyclones), la biologie (épidémies, pestes), etc.
  • Les catastrophes humaines, provoquées par l’homme : les conflits armés, les incendies, les accidents d’avion, etc.

On peut également distinguer les crises chroniques, liées le plus souvent à des fragilités structurelles et/ou à des conflits sans fin, et les crises qui nécessitent une réponse à déclenchement rapide qui sont la résultante d’un pic d’intensité humanitaire lié à une rupture soudaine des conditions de vie de populations (ex : exil forcé, destructions massives de l’environnement, etc.). On trouve enfin des crises dites cumulatives, où des pics d’intensité humanitaire surgissent dans des contextes de crises chroniques. Par exemple,  une flambée de cholera dans une province de République démocratique du Congo affectée par les conflits depuis 2 décennies ; une flambée de violence au Sud Soudan dans un contexte d’insécurité alimentaire massive…

Les projets de réponse aux crises et catastrophes sont nombreux et s’adaptent aux besoins : camps de déplacés/réfugiés, hôpitaux de campagne, water-trucking, campagne de vaccination, etc.

Un exemple concret : « Depuis mars 2013, la République centrafricaine, pays frontalier du Cameroun, traverse l’une des pires crises sociopolitiques de son histoire entraînant conflits armés, exactions intercommunautaires et déplacements massifs de population. » Première Urgence Internationale intervient donc au Cameroun afin de répondre aux besoins des populations réfugiées centrafricaines (sécurité alimentaire, accès à l’eau potable, gestion de camps, etc.), ainsi qu’en République centrafricaine pour survenir aux besoins essentiels des populations affectées par les violences et les conséquences du conflit sur l’accès de ces dernières aux services de base (santé, alimentation, eau potable, etc.).

Chaque crise est unique et représente un défi avec de nombreux enjeux pour les ONG humanitaires. De nombreux facteurs comme le climat, la biologie, la pauvreté… compliquent les situations d’urgence. L’action humanitaire peut s’inscrire dans un contexte de crise aigüe ou durable. Selon le Ministère des Affaires Étrangères, cette action « vise à assurer l’assistance et la protection des personnes vulnérables et à répondre aux besoins fondamentaux des populations affectées par une catastrophe naturelle ou un conflit ». Les actions humanitaires sont menées sur le lieu où surgissent des crises et donc des besoins, aussi bien en France qu’à l’international, et doivent respecter les principes fondamentaux d'impartialité, de non-discrimination, de neutralité et de droit international humanitaire. Elles s’inscrivent dans un contexte d'urgence et de post-urgence immédiate.

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Evolution

Zoom historique

Au niveau international, l’initiative d’Henry Dunant de créer la Croix-Rouge en 1876 marque le début de l’aide humanitaire. Parmi les étapes décisives, on retiendra l’adoption des Conventions de Genève en 1949 ainsi que leurs deux protocoles additionnels en 1977.,

Dans les années 60, c’est la naissance du mouvement « sans frontières » pendant le conflit du Biafra. Ces « sans frontiéristes » revendiquent un geste humanitaire qui ne doit être ni empêché, ni limité par les frontières internationales. Leur mission est de « soigner, témoigner et observer ». On note une augmentation des initiatives « sans frontières » depuis les années 1970.

En France, au niveau national, des stratégies de réponse rapide aux crises se sont développées pour faire face à la multiplication des catastrophes naturelles (inondations dans le Sud, tempêtes sur la côte Ouest…).


Acteurs

Les associations et ONG sont les acteurs les plus connus du domaine « crises et catastrophes ». Elles apportent assistance aux victimes, notamment dans les domaines de l’aide alimentaire, de l’accès à l’eau potable, de l’hygiène, de la construction d’abris et de l’assistance médicale d’urgence.

Les États, les collectivités territoriales, les agences des Nations Unies, les grands bailleurs de fonds internationaux, les fondations jouent également un rôle important, notamment en délivrant des fonds pour la reconstruction ou l’acheminement de l’aide.

Enfin, le rôle des grandes entreprises tend à se développer dans les actions humanitaires d’urgence.

Une multitude d’associations mènent des programmes d’urgence en réponse à des crises et catastrophes, dans des contextes différents et sur des domaines d’action complémentaires. Quelques exemples :

  • Première Urgence Internationale. Au Tchad, Première Urgence Internationale intervient depuis 2004 et a su faire évoluer ses programmes, ciblant au départ prioritairement les réfugiés soudanais fuyant les violences du conflit au Darfour, vers une approche globale et intégrée de réponse à la crise nutritionnelle qui affecte les plus vulnérables de l’Est du pays. L’ONG prend ainsi en charge les enfants souffrant de malnutrition aigüe sévère, mais développe en parallèle des programmes de sécurité alimentaire, d’accès aux services de soins et favorisant l’amélioration des conditions d’hygiène afin de lutter de manière durable contre les causes de la malnutrition.
  • Handicap International. Depuis 2012, Handicap International intervient dans le conflit syrien dans 4 pays d’intervention (Liban, Jordanie, Syrie, Irak). L’ONG fait de l’assistance aux survivants : appareillage, rééducation, soutien psychosocial, etc.
  • Médecins du Monde. Au Yémen, les affrontements entre les rebelles houthis et les forces gouvernementales provoque des dégâts sur la population yéménite. L’ONG vient en aide à ces populations ayant besoin de soins d’urgence (hôpitaux, équipements médicaux...).
  • Action Contre la Faim. En 2010, le séisme touchant Haïti dévaste la plupart du pays. Après cette catastrophe naturelle, ACF intervient sur les aspects de sécurité alimentaire, de nutrition et d’accès à l’eau, d’hygiène et d’assainissement.
  • Médecins Sans Frontières. Médecins Sans Frontières  intervient aux Philippines, un pays constitué de 7 107 îles, un exemple des cas d’urgences complexes mêlant menaces humaines et typhons ou tempêtes tropicales. Dans ce pays, l’ONG soutient la reconstruction et la réhabilition d’hôpitaux.

Métiers

Le domaine de l’urgence, donc de la réponse aux crises et catastrophes, regroupe deux catégories de métiers :

  • des métiers transposables hors du secteur de la solidarité : dans le domaine de la santé, de la reconstruction et de la réhabilitation, du développement rural ou urbain, de la défense des droits, de la communication, de l’environnement, de l’éducation et du social.
  • des métiers spécifiques au secteur de la solidarité : administrateur, logisticien, chef de mission, etc.

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Cet article a été écrit en collaboration avec Première Urgence Internationale

PUI intervient auprès de 4 millions de personnes dans 19 pays et met en œuvre des programmes dans les domaines de la sécurité alimentaire, la santé, la nutrition, la réhabilitation d’infrastructures, l’eau et la relance économique.

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