La géo-ingénierie peut-elle aider à ralentir l'inexorable fonte des glaciers ? Au-delà des effets secondaires encore inconnus, les techniques de géo-ingénierie glaciaire posent aussi de nombreux problèmes éthiques et diplomatiques.
Inventrice du concept d’écoféminisme, Françoise d’Eaubonne (1920-2005) a élaboré ses thèses croisant domination patriarcale et destruction écologique avec le souci de les ancrer dans le temps long. Le texte que nous présentons, extrait de l’introduction à Histoire de l’art et lutte des sexes, jamais réédité depuis sa parution en 1978 aux éditions de la Différence, est emblématique de cette réflexion historique et anthropologique. Compilant plusieurs sources, notamment La Société contre nature (1972) de Serge Moscovici, Françoise d’Eaubonne soutient que la lutte des sexes précède la lutte des classes. Elle anticipe les études de genre en montrant comment cette domination patriarcale accouche d’une « idéologie de sexe » prescriptive favorisant les hommes.
Le Lago Bullicante a émergé en 1992 du percement d’une nappe phréatique causé par le chantier d’un centre commercial. Ce lac, surgi au cœur d’un quartier populaire de Rome, est l’objet d’une défense acharnée des riverains contre les spéculateurs. Désormais reconnu comme monument naturel, il fait figure d’avant-garde en défrichant d’autres manières d’habiter l’urbain, et d’y laisser place aux vivants autres qu’humains.
Découvrez notre recension de « Comment s'occuper un dimanche d'élection » de François Bégaudeau, aux Éditions Amsterdam.
Découvrez notre recension de Boniments de François Bégaudeau, aux Éditions Amsterdam.
Les récents progrès de l’intelligence artificielle (IA) et la possibilité d’entretenir des discussions complexes avec des robots traînent déjà leur cortège d’histoires déchirantes. Au point de redouter un monde où le deuil, la solitude et tous les désordres affectifs se verront offrir une réponse technique.
Socialter a trié, avec l’aide de l’écologue Maxime Zucca, les différents types de protection que l’on peut trouver sur le territoire français, par ordre croissant de protection.
Les « Solutions Fondées sur la Nature » visent à s'appuyer sur nos écosystèmes pour lutter contre le changement climatique, notamment grâce aux puits de carbone que sont les océans et les forêts. Mais derrière cette catégorie fourre-tout, on retrouve aussi bien des initiatives d'agroforesterie que des expérimentations de géo-ingénierie et de modifications génétiques qui posent question.
Depuis les années 1990, la pensée d’Isabelle Stengers a bouleversé la philosophie des sciences en la croisant avec l’écologie. Dans la droite ligne de son œuvre, la philosophe belge appelle les scientifiques à se politiser. Selon elle, ils ont trop longtemps véhiculé un optimisme de progrès technoscientifique en refusant de voir comment leurs recherches pouvaient nourrir la catastrophe écologique en cours. Devant ce constat, Isabelle Stengers invite les scientifiques inquiets à sortir du mythe confortable de leur neutralité, qui les conduit à s’aveugler sur la soumission de leur discipline aux lois du marché, et à s’engager, à la façon dont une jeune génération de chercheurs et d’activistes se met à lutter. Autrement dit, à « désigner les ennemis ».
« Bloquer les rayons du soleil à l’aide de particules réfléchissantes pour refroidir une planète en surchauffe ». Voilà le concept de la protection solaire. Cette technique de géo-ingénierie d'apparence simple n'est pas sans risques sur le climat et la géopolitique.
En France, de plus en plus de municipalités installent des maraîchers afin d’alimenter en légumes bio et locaux leurs écoles, leurs Ehpad ou leur propre restauration collective. Un modèle attrayant par ses aspects écologique et social, mais qui comporte néanmoins certaines limites.
Loin d’être un espace vide, délaissé, un « bidonville » du sauvage, la friche est un écosystème complexe qui connaît plusieurs métamorphoses, la vie rejaillissant spontanément des décombres. Surtout, elle peut être le lieu où s’inventent de nouvelles alliances entre vivants.
Pontes de la Silicon Valley, acteurs de la finance et majors du pétrole misent (très) gros sur ces technologies promises à des retours sur investissement mirobolants grâce à des marchés carbone en plein essor. À moins que cet engouement ne masque une vaste et coûteuse distraction de plus destinée à retarder une vraie bifurcation écologique ?
Découvrez notre recension de « Après le changement climatique, penser l’histoire », de Dipesh Chakrabarty aux éditions Gallimard.
Jean D’Amérique n’a que 12 ans lorsque sa mère succombe à un accident. Revenant sur cet épisode tragique, le poète haïtien de 28 ans raconte comment cet événement a aussi été initiatique. Refusant les fatalismes bibliques et les fausses consolations, il s’est lancé sur un chemin d’émancipation bientôt nourri par la découverte décisive du rap et des livres. Cette inspiration artistique, fusionnée avec la pauvreté et la violence qui l’encerclent, va féconder une pulsion créative qui, de Cathédrale des cochons (Éditions Théâtrales, 2020) à Soleil à coudre (Actes Sud, 2021), forge son incandescence dans la révolte.
Les membres de Reprise de terres ont côtoyé au cours des dernières années nombre de collectifs déterminés et d’initiatives ingénieuses, déployant un large éventail de réflexions et d’actions pour contrer l’accaparement et la destruction des terres agricoles et des milieux vivants qui les rendent fertiles. Quatre tactiques principales, que Reprise de terres détaille dans ce texte de réflexions stratégiques, ont émergé de ces rencontres : le rachat de terres, la reprise de terres par l’usage, la bataille législative et juridique, l’action directe. Isolées, éparpillées, elles présentent toutes des limites. Mais pensées ensemble dans leur complémentarité, avec le maillage associatif, notamment le réseau InPact, qui favorise et rend possibles sur chaque territoire l’installation et la transmission paysannes, elles pourraient se renforcer mutuellement et constituer un levier puissant pour renverser la vapeur.
Dans la région de l’Épire, la présence d’hydrocarbures dans les sols aiguise l’appétit du gouvernement, bien résolu à faire de la Grèce un poids lourd de l’énergie en Europe. Face à ces convoitises, les habitants de la vallée de Ioánnina s’organisent pour conserver la beauté de leur paysage et développer des solutions low-tech dans l’agriculture et la consommation d’énergie.
Dans les années 1950, le monde agricole opère une violente mutation et la plupart des femmes se trouvent détachées du travail de la terre. Entre celles qui sont parties, celles qui sont restées et celles qui reviennent, différentes trajectoires se dessinent. Depuis quelques années, l’installation en agriculture de femmes aux profils nouveaux pour le milieu ouvre une brèche dans le modèle agricole classique, destructeur des sols et des vivants, et esquisse d’autres manières d’habiter les terres.
Faire pleuvoir est devenu un jeu d’enfant grâce à l’injection d’iodure d’argent dans les nuages. Les grandes puissances comme la Chine et les États-Unis ont déjà expérimenté le contrôle des pluies sur leurs territoires. Mais la nocivité de l’iodure d’argent et les tensions géopolitiques remettent en cause cette technologie.
Découvrez notre recension du documentaire « Le monde et sa propriété » de Gérard Mordillat et Christophe Clerc, sur Arte.